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Enseignements théoriques textes


Session 2020 : Comment s'orienter dans la clinique
Des psychoses

 Jeudi 9 Janvier
Des psychoses Patricia Wartelle
- Présentation du thème de l’année et du programme avec les grandes lignes d’articulation.
Commençons par deux exemples cliniques de la psychiatrie classique, extraits de l’ouvrage de J.-C. Maleval qui interrogent : 
"L’un des plus célèbres fous littéraires français, Fulmen Cotton qui eut le malheureux privilège d'être examiné par les aliénistes les plus renommés de la deuxième moitié du XIXe siècle, aurait eu une « idée fixe » depuis le moment où il fit sa 1ère communion, à l'âge de huit ans : devenir Pape, les signes patents de psychose seraient cependant apparus que vingt-cinq ans plus tard. L'émergence précoce d'un appel pressant à la fonction paternelle ne suggère-t-elle pas avec force que la forclusion de celle-ci était déjà présente pour le premier communiant ? Que l’un des thèmes de son délire ait été de vouloir être Pape à la place de Léon XIII semble le confirmer rapport au la fonction paternelle.  Qui plus est ce fait n’est pas anecdotique. Paul Sérieux et Joseph Capgras rapportent en 1909 un cas semblable. Dans l'enfance d'Arsène, notent-ils, une particularité se dégage, un surnom qui lui avait été attribué dans son village, suite à une réponse mémorable faite à l'évêque lors de sa première communion à l'âge de neuf ans : Que veux-tu faire plus tard ? », lui demanda le prêtre. « Monseigneur, je veux être Pape », répondit-il sans hésiter. Quinze ans plus tard il entendit des voix lui annoncer qu’il serait Pape et écrit à Pie IX pour lui ordonner d’abdiquer en sa faveur. À la mort de celui-ci, il fait acte de candidature auprès du Concile. Bref, il développa un délire paranoïaque dont le thème majeur était déjà présent à sa pensée dès l'enfance. A l'instar de F. Cotton, Arsène témoigne donc très précocement d'une fascination pour une figure bien apte à suggérer dans l'imaginaire ce qui fait défaut dans le symbolique, à savoir la fonction paternelle forclose.", c’est à dire qui n’opère.  
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Délire et Folie, folie sans délire Mathilde Barrier
 Nous pouvons d’emblée nuancer le titre car les choses ne sont pas aussi simples dans la clinique. En effet, avec le concept de psychose ordinaire, évoquée déjà par P. Wartelle ; il n’échappe pas que des phénomènes élémentaires (entendons par phénomène élémentaire, signe clinique qui révèle la structure psychotique, le délire par ex. )puissent s’exprimer à bas bruit, mais aussi par des modes originaux de stabilisation ; ce que l’on nomme suppléance.
Vaste sujet, donc et je proposerais de m’arrêter sur  trois points pour resserrer notre propos : le délire, le concept de forclusion du Nom du Père développé par Lacan, et la notion de suppléance que la psychose ordinaire permet d’entrevoir de manière éclairante.

Jeudi 6 Février 
Phénomènes de corps
Morcellement, dépersonnalisation Catherine Stef
Le phénomène de dépersonnalisation se situe à l’interface psyché-soma. D’où son intérêt d’emblée, pour la psychiatrie.  Balvet l’évoque dans ces termes en 1936, enrichi des apports de Janet, Hesnard, Dugas, avec leurs études sur la psychasthénie. Il en fait un fait clinique, au même titre que l’angoisse. C’est dire qu’il devient susceptible d’être rapporté à une cause organique.
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Nouage, dénouage Hélène Mention
 Un phénomène de corps : des douleurs  qui s’intensifientA quarante huit ans, ce professeur de gymnastique, qui exerce son métier avec intérêt et plaisir, a dû récemment se faire mettre en arrêt de longue maladie à la suite de douleurs, qui sont devenues plus aiguës depuis ce qu’il appelle « l’incident » ou « l’accident » et qui a consisté en une chute sans gravité… Lors de notre première rencontre, les douleurs corporelles sont immédiatement évoquées : il me signale d’entrée qu’il ne faut pas lui serrer la main trop fort, que cela risque de lui occasionner des douleurs dans tous les muscles des bras et des pectoraux…  Ces douleurs sont toujours précisément décrites en termes d’anatomie, elles concernent principalement les muscles du dos, des membres ou les muscles pelviens. Ce sont aussi des névralgies diverses ou des douleurs articulaires. »
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Jeudi 12 Mars
La relation d'objet
Débordement, envahissement Mathilde Barrier
En guise d’introduction, une citation de J.-C. Maleval dans son ouvrage : Repères pour la psychose ordinaire, qui m’a mise au travail pour présenter quelque chose aujourd’hui : « Le sujet psychotique entretient un rapport d’intimité avec la pulsion dont les délires de psychoses extraordinaires témoignent parfois clairement (…) La psychose ordinaire n’est pas moins révélatrice d’une jouissance envahissante ; elle peut générer des conduites qui sont portées à  franchir les limites de l’image et du symbole (…) Dans ces cliniques de l’extrême, la pulsion de mort n’est pas bridée et suscite des conduites qui tiennent régulièrement en échec les approches compréhensives de
l’humain (…) ».

Débranchement, rebranchement, Rebranchement, Laurence Fournier
La psychose ordinaire est un terme qui s’origine de la clinique d’où surgit une tension entre le concept et le cas d’où s’ouvrent deux voies : « ou bien fourrer le cas dans un concept, à titre de cas particulier ou bien hausser le cas au paradigme, comme singularité » . Il y a à distinguer le symptôme et le cas. Il y a une typologie des symptômes tandis que du côté du cas, J.-A. Miller propose de concevoir chaque cas comme un « inclassable » visant à ce que l’analyste s’y penche en contrôle et de souligner que l’être parlant, comme tel, souffre d’une absence invisible qui est de structure et qui appelle des suppléances.
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Jeudi 9 Avril 
Formules du fantasme
Pierre Delengaigne : Le cas Schreber
Laurence Fournier : un cas de psychose ordinaire

Jeudi 14 Mai
Projection vidéo :
Conversation à partir d’une présentation clinique Patricia Wartelle, Pierre Delengaigne

Jeudi 11 Juin
Travail en institution
- Modalités du transfert Hélène Mention
- Inventions du sujet Catherine Stef

Conversation clinique des Antennes
Jeudi 15 octobre à Amiens de 9h à 18h
en la présence et avec une conférence de Daniel Pasqualin, psychanalyste, membre de l’ECF

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Session 2019  : Comment s'orienter dans la clinique 
Symptômes en temps de crise, qu'en faire ?

Jeudi 10 Janvier 2019


La clinique à l’ épreuve

Présentation du Séminaire L’envers de la psychanalyse par Patricia Wartelle

Cette année nous proposons de nous orienter dans la clinique à partir de la lecture du XVIIème Séminaire de Lacan, L’envers de la psychanalyse. Enseignement oral de Lacan, tenu en 69/70 établi par J.-A. Miller et publié en 91. J.-A. Miller indique, par ailleurs, la publication la même année du Séminaire VIII, Le transfert, sur lequel nous avons travaillé ici-même l’année dernière. Il les présente de manière assez simple; le Séminaire Le transfert comme un Séminaire sur l’amour, et le Séminaire L’envers de la psychanalyse comme un séminaire sur le pouvoir.C’est plus complexe mais retenons tout de même ces deux axes. La photo de couverture (Daniel Cohn-Bendit souriant face à un CRS), photo qui nous fait demander, qui domine qui ?, indique combien il s’agit d’un Séminaire politique. Lacan s’adresse alors à la jeunesse de 68, faisons le pari qu’il s’adresse aussi à la jeunesse du XXIème siècle et à nous aujourd’hui quelque soit notre âge !



Les quatre discours par Catherine Stef

1969-1970, c’est la XVIIème année de l’enseignement de Lacan, et c’est l’année où Michel Foucault vient d’être élu professeur au Collège de France, pour y tenir son cours, sur l’Histoire des systèmes de pensée. Michel Foucault prononce sa leçon inaugurale le 2 décembre 70 sous le titre : L’ordre du discours. Je l’évoque ici parce qu’il y a dans cette leçon des points de rapprochement, et un objet commun avec la psychanalyse, mais le discours y est tenu du point de vue du philosophe. Et ça va nous aider à voir comment ce que Lacan propose avec ses discours dans le Séminaire XVII, en est une subversion, en est l’Envers.
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Jeudi 7 Février 2019

 Savoir, vérité, jouissance

Savoir, moyen de jouissance par Pierre Delengaigne
C'est le titre du chapitre 3 du séminaire 17   "L'envers de la psychanalyse"1969-70.

1) Le savoir n'est pas la connaissance.
Le savoir, Lacan l'écrit dans ses mathèmes: S2. Le voilà réduit à une lettre alors que jusque là il était plutôt défini de manière spatiale (chaîne, trame, tresse, fuseau) selon Patrice Fabrizi. C'est le signifiant qui vient en second articulé au S1. Ça concerne le registre du signifiant, donc du symbolique. Il y a à priori une antinomie entre le registre du signifiant et celui de la jouissance qui elle ne se dit pas. Le savoir se distingue aussi de la connaissance par cette référence au signifiant. Nous pouvons nous appuyer sur cette distinction pour relever une différence entre Freud et Lacan.

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Vérité, soeur de jouissance par  Mathilde Barrier

 I / Il y a quatre discours. Chacun se prend pour la vérité. Seul le discours analytique fait exception. 
Cette phrase est extraite d’un texte : Lacan pour Vincennes !, écrit à l’occasion d’une difficulté du département de psychanalyse et de l’Université de Vincennes à l’époque. J.-A.Miller présente ce texte lors de ces cours du 4 et 10 juin 2008 (Cours de cette année-là intitulé : Tout le monde est fou. Nous commenterons tout à l’heure ce titre qui n’est pas sans rapport avec la question de la vérité qui nous occupe ce matin) 


14 mars 2019 
Au- delà du complexe d’ oedipe

Les mythes freudiens par Hélène Mention
Nous allons aujourd’hui nous référer à la 2ème grande partie du séminaire XVII, intitulée Au-delà de l’Œdipe. Le complexe d’Œdipe, c’est la pièce maîtresse de la théorie freudienne. Ce complexe, Freud l’élabore à partir du mythe mis en scène dans Œdipe Roi, pièce du tragique Sophocle. Mais ici, dans ce séminaire, Lacan ne se limite pas à l’Œdipe, il met en série 3 mythes freudiens : Œdipe , le mythe de Totem et Tabou, œuvre de 1912, et le mythe de Moîse et le monothéisme, oeuvre tardive de 1938. Dans ces 3 mythes quelque chose se joue sous la forme éminemment dramatique du meurtre, ce qui fait dire à Lacan, dès 1956, :  « un drame oublié traverse dans l’inconscient les âges. » Dans les 3 mythes le père occupe la place essentielle.

Du mythe à la structure par Laurence Fournier  
                 Dans le séminaire L'envers de la psychanalyse, Lacan se présente comme regardant Freud, pour questionner les fondements de la psychanalyse. Dans le chapitre VIII, Lacan se lance au coeur de la théorie freudienne : Œdipe. Il dit ceci, je le cite: « C’est dire qu'ici, je me distingue de ce qu'en énonce Freud »

25 avril 2019 L’ envers de la vie contemporaine

Science et psychanalyse par Mathilde Barrier

Lors de nos soirées préparatoires de travail, ce thème m’a tout de suite intéressé, et j’ai eu envie d’aller travailler cette question ; sans doute ma clinique dans une institution médicale hospitalière n’y est pas étrangère…Sujet, aussi éminemment actuel avec tout de même ; un discours qui tend à réduire souvent la psychanalyse à un temps passé, que la science viendrait balayer à coup de protocoles et de réalité objectivable. Mais il nous faut peut-être faire une première distinction, à savoir entre la science et le scientisme.

Du discours à l’objet par Pierre Delengaigne

 1) Un rapport d'envers et d'endroit
 Nous sommes donc dans la dernière partie du séminaire, celle sur « L’envers de la vie contemporaine ». Décidément « l'envers » est un signifiant qui insiste. Rappelons que pour Lacan l'envers de la psychanalyse c'est le discours du maître.
Cette partie commence par un lapsus de Lacan volontairement laissé à l’impression par J.A Miller. En effet Lacan se réfère au dernier livre de Balzac qui s’intitule « L’envers de l’histoire contemporaine  ». 


16 mai 2019 Science et politique

Impuissance ou impossible ? par Hélène Mention
 « Il se fait qu’il se passe quelque chose dans l’Université »

Lacan prononce ces mots le 10 juin 1970, lors de l’avant-dernière leçon de son séminaire. Il  ajoute avec humour, reprenant le discours commun : «Quelle  mouche les pique, les étudiants, nos petits chéris, nos favoris, les chouchous de la civilisation ? »Le séminaire XVII, « L’envers de la psychanalyse », que nous étudions cette année, est en prise sur l’actualité, la crise post 68, sur fond d’accélération de la science. C’était il y a bien longtemps, mais aujourd’hui est aussi un temps de crise…J’essaierai ce matin de montrer où Lacan veut nous mener, et en quoi cela reste d’une grande actualité, ce qu’illustrera le second exposé. Lacan, se servant de ce que recueille l’expérience analytique, nous propose une lecture nouvelle de ces phénomènes d’époque. Une lecture éclairante quant à des pièges toujours plus insistants.

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La liberté de désirer par Patricia Wartelle
« On n’a pas le choix » :  (vignette clinique supprimée)
Un sujet nous enseigne sur plusieurs points : dans la décision, dans le choix, il y a la prise en compte de l’Autre, dont le désir est toujours une question : Que me veut l’Autre ? C’est ce que Lacan formule de cette manière, Le « désir de l’homme c’est le désir de l’Autre ». Cependant, le désir, n’est pas ce qui s’énonce comme un « je veux », ça ne suffit pas pour serrer la signification du désir. La demande suppose que l’on sait ce que l’on veut. Le désir peut se présenter au sujet comme ce qu’il ne veut pas, il y a toujours un écart, une disjonction entre le vouloir et le désir. Le je veux du sujet apparaît plutôt comme une volonté de l’Autre qui s’impose à lui, et contre laquelle il objecte. Ce sujet, nous conduit également à nous poser la question de ce que c’est le choix pour la psychanalyse, a-t-on la liberté de choix, c’est la question à laquelle est confronté ce sujet. On saisit à travers ce qu’il nous dit : qu’un objet pourrait venir combler une perte, une femme ou un objet produit par les technosciences, dont la valeur est marquée d’un plus, toujours plus, mais aussi plus de jouir qui ne le contente pas.
 13 juin 2019 l’ envers de la psychanalyse

Production de la honte par Patricia Wartelle

 Nous sommes arrivés au dernier chapitre de ce Séminaire, intitulé par J.-A. Miller, Le pouvoir des impossibles, Lacan veut faire remarquer aux étudiants de Mai 68  que « le point essentiel du système est la production de la honte. Cela se traduit, ajoute-t-il, — c’est l’impudence. » Dans le dictionnaire, la honte renvoie à l’humiliation, au mépris, au déshonneur et l’impudence au manque de pudeur plus précisément au manque de ce qui fait la bonne honte, l’impudent est celui qui n’a pas de pudeur.
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Symptômes en temps de crise, qu’en faire ? par Catherine Stef

Parce que nous nous exprimons en tant que psychanalystes, lorsque nous parlons de symptôme et de crise, nous parlons d’abord du singulier de la clinique et du singulier de l’orientation dans la cure analytique. Mais Freud lui-même avec son Malaise dans la civilisation, puis Lacan, avec le Séminaire XVII L’envers de la psychanalyse notamment, à partir duquel nous travaillons cette année, ont jeté les bases d’une extension qui nous permet aujourd’hui de lire aussi le symptôme dans sa dimension sociale et politique, comme phénomène de civilisation. On peut dire symptôme et crise en intension, et symptôme et crise en extension.

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17 octobre 2019 Conversation clinique des Antennes à Reims

L’antenne clinique d’Amiens & Reims avait pour invitée Aurélie Pfauwadel, psychanalyste, membre de l’ECF pour la conversation clinique qui clôt la session 2019, symptômes en temps de crise, qu’en faire ? Cette journée nous a permis de saisir sur le vif comment nous nous enseignons à partir des points de butée, des points d’impasse  que l’on rencontre dans la clinique au cas par cas.
Des praticiens ; psychologue, éducatrice, céramiste et psychothérapeute nous ont donné à entendre ce qui de la crise peut trouver une adresse dans le transfert,  et par là-même l’élevant, la déplaçant comme solution ou symptôme, amenant à l’élaboration ou la trouvaille. Au plus proche de ce qui s’invente de singulier s’extrait un gai savoir de la clinique.
Cette conversation sérieuse et joyeuse a été ponctuée par les questions précises et remarques précieuses d’Aurélie Pfauwadel, nous invitant à faire un pas de plus dans ce qui s’élabore de la rencontre, en saisir les trouvailles, les surprises, la solution propre à chaque sujet pour affronter le réel auquel il a affaire.
Aussi, nous la remercions chaleureusement pour avoir déplié de façon inouïe et concrètement, à partir d’un témoignage de passe, ce que Lacan a pu avancer à la fin de son enseignement sur le symptôme comme ce que l’on connaît le mieux : « Connaître veut dire savoir-faire avec ce symptôme, savoir le débrouiller, savoir le manipuler (...). Savoir-y-faire avec son symptôme c’est là la fin de l’analyse. »
Ajoutons qu’à un mois des Journées de l’École de la Cause Freudienne ; Femmes en psychanalyse, son approche singulière du féminin nous a passionnés. 
Nul doute que cette belle journée nous ouvre des pistes de travail pour la prochaine session, comment s’orienter dans la clinique des psychoses.
Alors à jeudi 9 Janvier 2020 à Amiens ou à Reims !

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Session 2018 : Comment s'orienter dans la clinique 
Les usages du transfert

Jeudi 11/01/18 Au commencement était l’amour 

Présentation du Séminaire par Jean-Michel Dutilloy 

Ressort de l’amour par Catherine Stef 

Le ressort du transfert, le ressort de l’amour.
Amour de transfert, l’expression fonctionne comme une évidence, c’est un syntagme consacré par l’usage dans le langage de la psychanalyse, dont les deux termes s’articulent, se potentialisent, se colorent mutuellement, s’entrecroisent, et en même temps se distinguent, l’un désignant l’élan qui constitue le moteur pour la mise en acte de l’autre.
Mais qu’est-ce à dire ? Qu’est-ce que cet amour qui préside à la rencontre ? Comment le transfert s’instaure-t-il à partir d’un amour, ou autrement dit, comment l’amour vient avec l’instauration du transfert ? Que devient-il pendant la cure, que devient-il après ? Après la rencontre, après l’acte de l’analyste, après la cure ?
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Jeudi 15/02/18 Névrose et transfert 

Demande et désir par Mathilde Barrier 

La fois précédente, JMD a présenté le Banquet, Lacan y consacre douze leçons nous rappelait-il, et ce n’est pas pour rien…Parler du banquet, c’est donc parler de la fonction de l’amour, et l’amour rappelle Lacan, plus précisément la fonction de l’amour, c’est la fonction la plus profonde, la plus radicale, la plus mystérieuse des rapports entre les sujets.1 Nous y reviendrons….
Dans Le Banquet, la déclaration d’Alcibiade à Socrate a toute son importance: l’objet caché à l’intérieur de Socrate (objet agalma) ; on pourrait le dire autrement : Alcibiades attend beaucoup de Socrate. Cela est en lien avec son désir, plus précisément avec la position du désir.


Maniements du transfert par Patricia Wartelle 

« J’essaie cette année de replacer la question fondamentale qui nous est posée dans notre expérience par le transfert en orientant notre pensée vers ce que doit être, pour répondre à ce phénomène, la position de l’analyste. Je m’efforce en cette affaire de pointer au niveau le plus essentiel ce que doit être cette position devant cet appel de l’être, le plus profond, qui émerge au moment où le patient vient nous demander notre aide et notre secours. C’est ce que,  pour être rigoureux, correct, non partial, pour être aussi ouvert qu’il est indiqué par la nature de la question qui nous est posée, je formule en demandant ce que doit être le désir de l’analyste. »
Très vite, indique Lacan, « il est repéré (avec Freud) que le transfert est maniable par l’interprétation. », certes mais selon certaines conditions, il s’agit de cerner lesquelles.


Jeudi 15/03/18 Psychose et transfert 

Pessimisme freudien par Hélène Mention 

Transfert psychotique ?
Le mois dernier nous avons travaillé la question du transfert  appliquée à la névrose.  Aujourd’hui nous allons nous situer du côté de la psychose.  Qu’en est-il du transfert lorsqu’il s’agit d’un sujet psychotique ? Mon exposé va essayer de démêler la complexité de la pensée freudienne, tout en nous resituant dans le contexte de la recherche psychanalytique de  l’époque. 
Lacan : un traitement possible par Laurence Fournier 


Introduction
Freud n’encourageait pas la psychanalyse pour les sujets psychotiques, dès 1904 il écrit « les sujets psychotiques, les états de confusion et les dépressions graves ne sont pas accessibles à la psychanalyse […] avec une réserve cependant […] du moins avec la méthode que nous utilisons actuellement. » Dans l’Abrégé de psychanalyse il déclare « ainsi nous nous rendons compte que nous devons renoncer à notre projet de guérir des psychotiques, peut-être pour toujours ou seulement jusqu’à ce que nous ayons mis au point quelque autre méthode plus appropriée à cet usage. » Freud ne pense pas le sujet psychotique capable de transfert analytique. Lacan, psychiatre de formation, part d’un point de vue tout à fait différent de celui de Freud car il vient à la psychanalyse via les psychotiques et la psychiatrie.
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19/04/18 Science et transfert 

Le maître et l’analyste par Catherine Stef 


Il y a un trou dans le savoir. Dans ce trou, qui fait troumatisme, se logent des tas de trucs-choses : des croyances, des objets, des idées, des pratiques, des rituels, des certitudes, toujours plus, parce que ce n’est jamais ça. Il arrive que ces choses soient saisies de frénésie, frénésie du plus-de-jouir, folies des idéologies.
Ce trou est ce que Lacan a nommé le réel. Dire le réel exige un effort de poésie, un effort de rigueur, du côté de l’éthique, pour ne pas céder sur le désir en jeu, et consentir à savoir ce qui l’anime. Cette attitude a ses racines chez les stoïciens et du côté des lumières.  Notre époque lui oppose la parodie, le bâillon sur la bouche et quelque chose du dernier homme.
Une clinique scientifique par Patricia Wartelle 


Introduction : 

Associer ces deux termes clinique et scientifique ne va pas de soi, discours clinique (analytique) et discours scientifique apparaissent comme deux discours antinomiques. Cependant nous verrons qu’il y a un point ou des points de nouage entre les discours, car un discours ne va pas tout seul et il ne cesse de se transformer, il peut passer de l’un à l’autre. Mon propos n’est pas de remettre en cause la science, ni les scientifiques, mais d’interroger avec eux, mais pas seulement, la prolifération de ce discours de la science et son association à un autre discours celui du marché, du capitalisme et son usage au cœur de la politique de santé.

17/05/18 Le contre-transfert 

La querelle du contre-transfert par Laurence Fournier 
Des usages du contre-transfert par Mathilde Barrier 

14/06/18 Destins du transfert 

Liquidation, transformation, résolution? par Jean-Michel Dutilloy 
Ce qui reste… Hélène Mention



11/10/18 Journée d’étude - Amiens 



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Session 2017 : Demandes de guérison et promesses psy - Question éthique.

12/01/17 Plaisir et Réalité : éthique ou psychologie

D'Aristote à Freud par Patricia Wartelle

« Dans tout psychanalysant, il y a un élève d’Aristote »
Introduction : L’homme aspire au bonheur 
Depuis tous les temps l’homme s’est intéressé à la dimension du bonheur, et cherche à savoir ce que c’est et comment l’obtenir. Le bonheur remarque Lacan, chose curieuse, se présente dans toutes les langues en terme de « rencontre », la bonne rencontre ou le bon présage. La fin de la recherche de l’homme serait tant pour Freud, qu’Aristote, le bonheur. 
Dans la pratique analytique, le sujet demande la même chose, il demande le bonheur, comment y répondons-nous ? 
La fin de l’analyse correspond-elle à la demande ? 
Y a-t-il à la fin une promesse de bonheur ? 

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Comment la réalité se constitue ? par Laurence Fournier

L’Esquisse d’une psychologie scientifique : l’alphabet de Freud
La première mention de l’Esquisse est faite dans une lettre datée du 28 mars 1895 adressé à Fliess. La rédaction de l’Esquisse se fait en parallèle à celle des Etudes sur l’hystérie. Freud semble dans une impasse, au tournant de son élaboration. En effet, Freud tente de concevoir une doctrine des fonctions psychiques en introduisant un facteur quantitatif à partir de la psychopathologie, tel est son vœu dans la rédaction de ce texte.

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9/02/17 Entre perception et conscience

La limite de la douleur par Mathilde Barrier

Introduction : 
Comme nous avons pu l’entendre la dernière fois, l’agencement théorique de Freud, dans le texte de l’Entwurf, travail de théorisation de l’appareil psychique amène celui-ci à nous dire, qu’au fond, il s’agit pour chacun de retrouver l’objet perdu. Objet, comme nous le rappelait J.-M. Dutilloy qui n’a jamais existé, avec l’expérience de la satisfaction hallucinatoire… 

L'érotique, une nouvelle loi morale ? par Catherine Stef

Introduction : 
Dès les premiers écrits de Freud Das Ding désigne la place vide laissée par le tout premier objet perdu, où il situe d’abord la mère, et dont il fait une clé pour saisir la naissance et la structure du sujet. Il précise que cet objet ne peut pas être saisi dans sa totalité. Comme pour la pulsion, on ne peut qu’en cerner les contours.  La Chose, c’est à la fois ce qui est le plus intime, et le plus étranger, qui restera inaccessible.

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9/03/17 La sublimation

Les fins de l'art par Hélène Mention

Introduction     
Demande et réponse ?
Je propose ce matin de repartir du titre de notre enseignement de l’année : « Demandes de guérison et promesses psy ». Comment cela se joue-t-il dans le champ de la psychanalyse ? Dès les premières pages du séminaire VII Lacan pose la question à sa façon :

  « Sommes nous simplement, nous analystes, à cette occasion, ce quelque chose qui accueille ici le suppliant, qui lui donne un lieu d’asile ?  Sommes- nous simplement, et c’est déjà beaucoup, ce quelque chose qui doit répondre à une demande, à la demande de ne pas souffrir… »  (Séminaire VII p.16)

Entre esthétique et éthique par Catherine Stef

6/04/17 Le paradoxe du bonheur

L'amour du prochain par Mathilde Barrier

Le mois précédent, il a été question de sublimation, du lien intime de celle-ci avec Das Ding. Cette Chose qui occupe une partie du séminaire que nous étudions cette année et qui permet à Lacan de parler de l’éthique et des conséquences de celle-ci dans la clinique, en proposant une éthique du désir; différente des idéaux moralisants de conduite. Et ce matin, justement, je reprends un point abordé par Lacan au sujet de l’amour du prochain ; idéal de conduite et surtout précepte religieux.

La jouissance de la transgression par Jean-Michel Dutilloy


11/05/17 Antigone, une victime si terriblement volontaire

L'éclat d'Antigone par Jean-Michel Dutilloy

La pulsion de mort illustrée par Patricia Wartelle
Introduction : 
Jean-Michel Dutilloy nous a raconté une belle histoire ! Antigone fascine encore, cette lecture et ce travail m’ont passionnée, mais quel en est le ressort ? Qu’en dit Lacan ? Nous allons voir que c’est plus compliqué qu’il n’y paraît. Lacan déplie dans ces trois leçons consacrées à cette tragédie antique, non seulement une lecture tout à fait nouvelle, mais également une traduction inédite de certains passages, que vous ne trouverez pas ailleurs - cependant, mille fois commentée et mille fois réécrite. Ainsi, il s’appuie sur le texte grec pour avancer vers ce que nous apprend Antigone sur cette question qui nous préoccupe l’éthique de la psychanalyse. Mais également il nous propose une « vue simple, lavée, dégagée, du héros de la tragédie. », en quelque sorte, il déshabille le personnage de tous les traits et caractéristiques du héros que l’on retrouve non seulement dans la soixantaine de pièces de Sophocle mais aussi chez d’autres auteurs...

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1er/06/17 La psychanalyse, une boussole efficace

Demandes de guérison et promesses psy par Hélène Mention

As-tu agi en conformité avec ton désir ? par Laurence Fournier


Journée d'étude le 22 Juin à Reims
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Session 2016 : Symptômes et traitements

9/06/16 TRAITEMENTS

Usages du symptôme par Laurence Fournier

Traitements en institution par Patricia Wartelle


19/05/16 LE SUJET ET L'AUTRE

La bourse ou la vie par Catherine Stef

Maniement de l'interprétation dans la cure par Hélène Mention

Le plus vif, le plus brûlant…
Du nouveau sur le transfert
Aujourd’hui nous abordons la 3ème partie du séminaire, intitulée : « Le transfert et les pulsions », 3ème et 4ème  des quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse. Je vais donc avec vous examiner le concept de transfert tel que Lacan l’expose dans les chapitres X-XI-XII. Le 1er chapitre a pour titre : « Présence de l’analyste ». Titre un peu inattendu, qui met l’accent d’emblée sur le personnage de l’analyste, là où, jusque là, on porterait plutôt son attention sur l’analysant. Analysant censé reporter, déplacer des choses essentielles de son histoire sur la personne de l’analyste. C’est la conception du transfert la plus répandue, que Lacan va reprendre pour la modifier, pour apporter du nouveau, ajouter quelque chose de son cru.


21/04/16    LE TRANSFERT ET LA PULSION

Présence de l'analyste par Hélène Mention

De l'amour à la libido par Yann Faucon

10/03/16  L'OBJET DE LA PSYCHANALYSE

Le privilège du regard comme objet par Jean-Michel Dutilloy

extrait :
Les enseignements de la boîte à sardines ! 
Page 88 du Seminaire XI : 
" Cette histoire est vraie. Elle date de quelque chose de mes 20 ans - et dans ce temps, bien sûr, jeune intellectuel, je n'avais d'autre souci que d'aller ailleurs, de me baigner dans quelque pratique directe, rurale, chasseresse, voire marine. Et un jour, sur un petit bateau où j’étais en train, avec quelques personnes membres d’une famille de pêcheurs dans une petite ville, un petit port… à ce moment-là, notre Bretagne n’était pas encore au stade de la grande industrie, ni du chalutier, le pêcheur pêchait dans sa coquille de noix, et à ses risques et périls, c’est ces risques et périls que j’aimais partager, mais ce n’était pas tout le temps risques ni périls, il y avait aussi des jours de beau temps …et un jour que nous attendions le moment de retirer les filets, le nommé Petit-Jean, nous l’appellerons ainsi… il est comme toute sa famille disparu très promptement du fait de la tuberculose qui était à ce moment-là la maladie vraiment ambiante, dans laquelle toute cette couche sociale se déplaçait … me montre ce quelque chose qui flottait à la surface des vagues : c’était une petite boîte, et même précisons : une boîte à sardines.
Elle flottait là dans le soleil, témoignage de l’industrie de la conserve que nous étions par ailleurs chargés d’alimenter. Elle miroitait dans le soleil.
Tu vois cette boîte ? Tu la vois? Eh bien, elle, elle te voit pas!"
Ce petit épisode… il trouvait ça très drôle, moi moins. J’ai cherché pourquoi, moi, je le trouvais moins drôle …Ce petit épisode est fort instructif. Ce petit apologue doit nous retenir un instant."

Histoire bien complexe, nous allons voir ce qu'elle peut nous enseigner.
- L'image fait de la résistance
- Lacan et la perception
- Dialogue avec Merleau-Ponty
- Le regard au sens lacanien
- Un cas clinique

Le leurre de l'écran par Catherine Stef
1/  Révision de la théorie des pulsions

Même si le terme de Trieb est introduit par Freud dès 1905, dans les Trois essais sur la théorie de la sexualité, ce n’est que dans Pulsions et destins des pulsions qu’il en donne une définition d’ensemble. Freud prend dans l’introduction de ce texte des précautions oratoires inhabituelles, qui indiquent que ce concept là en particulier, va lui donner du fil à retordre, et qu’il n’a pas fini d’en explorer les variations.

04/02/16 L'INCONSCIENT ET LA REPETITION

"L'inconscient de papa et le nôtre." par Laurence Fournier

L’inconscient existe du fait que l’homme est parlant, et qu’il en est parasité. Mais dès le début, l’inconscient fut freudien, car ce fut lui, Freud qui le créa en le nommant. A ce signifiant inconscient, il y rattacha un partenaire approprié, le transfert. De l’articulation inconscient – transfert surgit la psychanalyse. Pour la pratique, Freud inventa une méthode – l’association libre- et un lieu, le divan. Avec ces seuls outils, « Freud [...] a su laisser, sous le nom d’inconscient, la vérité parler »
Lacan. J, « La science et la vérité », Écrits, Paris, Seuil, 1996, p 868  

Texte à télécharger

Hasard et répétition par Patricia Wartelle

Vainement..., je répète,

Vainement ton image arrive à ma rencontre
Et ne m’entre où je suis qui seulement la montre
Toi te tournant vers moi tu ne saurais trouver
Au mur de mon regard que ton ombre rêvée

Je suis ce malheureux comparable aux miroirs
Qui peuvent réfléchir mais ne peuvent pas voir
Comme eux mon œil est vide et comme eux habité
De l’absence de toi qui fait sa cécité
Contre-Chant, Le fou d’Elsa de Louis Aragon. (cité par Lacan, leçon 2 du 22/01/64 et dans la leçon 7)
texte à télécharger à venir


14/01/16 SYMPTÔMES

Qu'est-ce qu'un symptôme par Jean-Michel Dutilloy

Que sont devenues les hystériques par Yann Faucon :
Préambule
« Que sont nos hystériques devenues ? » sous-entend nous le verrons j’espère,
une autre question : «Que sont nos analystes devenus ? »
J’aurais aussi bien pu proposer cet autre titre : « Les conversions de l’hystérie » car le chemin qui va de l’hystérie de conversion de la glorieuse époque de l’invention de la psychanalyse à nos jours, suppose un certain nombre de conversions. Conversions de l’hystérique certes, car il n’est pas sûr qu’elle se prêterait de bonne grâce aujourd’hui aux suggestions d’un Charcot des temps modernes, mais aussi, conversions de l’analyste qui doit pouvoir supporter d’être orphelin.

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4/06/15  L'angoisse entre désir et jouissance -2-

Yann Faucon La femme plus vraie, plus réelle

Patricia Wartelle Une affaire de mâle


21/05/15  Les formes de l'objet de l'angoisse -2-

Laurence Fournier  De l'anal à l'idéal

Jean-Michel Dutilloy  La voix, le père, le nom, l'amour


9/04/15 Les formes de l'objet de l'angoisse -1-

Patricia Wartelle      La bouche et l'oeil

La bouche et l’oeil; c’est le titre donné à une des leçons du dernier chapitre : Les cinq formes de l’objet a dans le Séminaire X. Lacan prend un nouveau tournant pour aborder l’angoisse. Jusqu’alors il s’est intéressé à l’angoisse à partir du corps capturé par l’imaginaire, ayant une unité par l’image et le signifiant qui donne corps. L’angoisse est souvenez-vous, signal d’un danger (freudien), quelque chose fait irruption dans le champ de l’image dont je ne sais pas ce que c’est ni ce que veut cette chose.

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Catherine Stef        Ce qui entre par l'oreille

M.-H. Brousse intervient à Paris VIII (en 2007), à propos spécialement de ces deux objets inédits que Lacan inventant l’objet a,  introduit dans le Séminaire X L’angoisse : le regard et la voix, objets étranges et immatériels. Pourquoi se demande M.H. Brousse, pourquoi Lacan inclut la voix et le regard dans la série des objets freudiens ? L’objet freudien, se caractérise rappelons le, d’être un objet perdu : sein, excréments, phallus, argent, enfant…auxquels Lacan rajoute donc dans ce séminaire, le regard et la voix. Et bien Lacan introduit ces deux objets précisément, selon MH Brousse, pour définir la fonction objet, la fonction de cet objet qu’il va dès lors appeler objet a
Dans le Séminaire X, l’ objet n’existe, n’entre en jeu, qu’en fonction de l’angoisse, p.102
Cette notation algébrique, objet a, est faite, précise M.-H. Brousse, pour éviter le signifiant et les flots de signifié qu’il véhicule. Juste une lettre : a


19/03/15 L'angoisse entre désir et jouissance - 1

Catherine Stef       L'amour comme voile de l'angoisse

Et bien je confirme que parler d’amour, ce n’est pas si simple et  fluide qu’on le croit.
C’est aussi assez compliqué :  pas d’universel, pas de standard, pas de cours magistral, le voile est mince qui fait écran à l’angoisse. 
Tout s’y trouve, pêle-mêle : l’autre, l’auditoire, à qui on s’adresse, au delà, l’intention de bien dire,  en deçà, les mots pour le dire, l’Autre de la parole et du langage, la jouissance qui s’y éprouve, au delà du plaisir de l’exposé, et l’angoisse de ne pas être à la hauteur, forcément vertigineuse…. Réel, Imaginaire, Symbolique.

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12/02/15  La cause du désir

Laurence Fournier     L'angoisse n'est pas sans objet

Introduction
Pour aborder l’angoisse, il faut en passer par une remarque clinique essentielle, à savoir que celui qui l’éprouve ne peut rien en dire ! Parler de l’angoisse bute sur un impossible car on ne peut qu’en décrire ce que nous en ressentons, éprouvés très variables d’une personne à l’autre voire d’une fois à l’autre : tachycardie, gorge ou estomac noués, pouvant aller à la paralysie totale, sensations d’étouffement, de mort imminente…On ne peut rien en dire sauf en décrire les éprouvés, c’est dire que l’angoisse ne va pas sans le corps.
Lorsqu’on pose la question « qu’est-ce qui vous angoisse ? » on sent poindre immédiatement dans la question, la dimension de l’énigme et d’une certaine étrangeté, Unheimlichkeit, une inquiétante étrangeté. Ce qui angoisse, ce n’est pas rien – « l’angoisse n’est pas sans objet » dit Lacan dans ce séminaire – mais quel est cet objet ? C’est un objet qui n’est pas simple à cerner. Il est étrange, obscur. Dans ce séminaire X, Lacan donne de multiples réponses à cette question de l’angoisse, réponses qu’il construit progressivement et qui se complètent l’une l’autre tout au long du séminaire. Il aborde l’angoisse sous de multiples facettes. L’objet de l’angoisse n’est pas facile à cerner parce qu’il ne touche pas à la réalité mais au réel, en effet, « L’angoisse est signal du réel » dit Lacan. L’angoisse fait surgir la dimension du réel, de l’impossible à dire. Alors comment attraper cet objet dont on ne peut rien dire, quel chemin emprunte Lacan pour tenter de cerner cet objet ? Je propose une chanson.

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Année 2014 Les contours du désir

16/01/14 Laurence Fournier           L'ouvre bouteille : le graphe du désir


Introduction
La première période de théorisation de Lacan va jusqu’en 1956, soit le premier paradigme, où l’accent est mis sur la parole : l’axe symbolique primant sur l’axe imaginaire. D’un côté le champ de la parole et du langage et de l’autre, ce qui se réfère à la pulsion, à la jouissance.
Le deuxième paradigme se situe entre 1956 et 1959 (avec les séminaires : La relation d’objet, Les formations de l’inconscient, Le désir et son interprétation, séminaire que nous vous proposons l’étude cette année et des textes majeurs que l’on retrouve dans les Ecrits : L’instance de la lettre, La direction de la cure, La signification du phallus), période marquée par la formalisation par Lacan du graphe du désir, que je me propose de vous exposer ce matin et qui nous servira de boussole durant toute l’année.
La construction du graphe du désir correspond au moment où Lacan cherche à mettre de l’ordre (à significantiser) dans une série d’éléments qu’il avait rejeté dans l’imaginaire : la pulsion, le fantasme, etc. tout ce qui excède et qu’il n’appelle pas encore jouissance.
La première étape de sa construction est le niveau du sujet, puis Lacan ajoute une deuxième étape, celle de l’autre qui répond au sujet. Donc deux graphes élémentaires posés l’un sur l’autre. Ce sont les deux étages que je vais tout d’abord déplier.
Dans le texte Subversion du sujet et dialectique du désir (Les Ecrits), Lacan appelle le graphe l’ouvre bouteille, Catherine Clément dans son livre Vie et légendes de Lacan, emploie le terme de marelle. Je vais tenter aujourd’hui de vous initier au jeu de la marelle, je vais dessiner et lancer le palet, pas à pas avec vous.


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13/02/2014   Catherine Stef                La vie est un songe…..


Freud s’est intéressé aux rêves, ceux de ses patients, et les siens propres, qu’il a examinés à la loupe, qu’il a analysés. 
On pourrait dire qu’avec les hystériques, il a découvert l’inconscient, avec les névrosés, il a découvert la sexualité infantile, avec les rêves, il a découvert le désir. 
On avait la Traumdeutung de Freud, avec ce Séminaire on a d’une certaine manière une Traumdeutung de Lacan….. 
   Tout le monde rêve, dit Lacan. Parce qu’on veut rêver, c’est à dire ne pas se réveiller.
Et on ne rêve pas seulement quand on dort, mais lorsqu’on est éveillé aussi bien. Ce rêve éveillé est ce qu’on appelle le fantasme. C’est la forme vigile du rêve.
Car la fonction du rêve, c’est de protéger chez chacun sa jouissance. Jouissance à laquelle il n’y a d’accès que particulier : qui s’appelle le symptôme. Et bien, par d’autres chemins, le récit du rêve est aussi une voie d’accès à cette part qui reste en général non-dite. 
Le rêve de Lacan, prend la forme de son graphe dans ce séminaire, c’est à dire qu’il s’agit de passer par d’autres chemins pour accéder à la vérité menteuse, à la vérité sœur de jouissance comme il dit : il passe par une formalisation graphique, puis plus tard ce sera une formalisation mathématique.
Le récit du rêve à la fois signe le rapport du sujet à la parole, et fait signe de sa jouissance. De ce double point de vue, le Séminaire VI annonce une nouvelle période dans l’enseignement de Lacan : fin de la suprématie du signifiant, la jouissance et l’objet a montent sur la scène. Objet a qui n’est pas encore défini mais que Lacan introduit avec cette lettre petit a, qui occupe tour à tour des places différentes sur le graphe : c’est bien ça la préfiguration de l’objet petit a : n’importe quel objet en tant qu’il se substitue à une jouissance perdue. 

  • la relation du sujet à cet objet , c’est le fantasme, 
  • qu’un objet soit fixé pour le sujet, c’est ce qui fait son symptôme, 
  • que la recherche de cet objet le pousse à droite et à gauche sans rime ni raison : c’est le désir qui est en cause.
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05/06/14 Laurence Fournier        "Le fantasme pervers n'est pas la perversion"

Séminaire VI, p 536
Au chapitre XXIII, intitulé La fonction de la fente subjective dans le fantasme pervers, et plus précisément au chapitre 3, Lacan dit, je le cite « je prendrai aujourd’hui l’un des fantasmes pervers les plus accessibles à savoir le fantasme de l’exhibitionniste. » (p 492)

Je vous propose aujourd’hui d’en suivre l’enseignement.
D’emblée, Lacan pose que le fantasme exhibitionniste ne s’inscrit pas dans la dialectique du montrer. Le montrer est ici relié aux voies de l’Autre. « En effet, dans la relation exhibitionniste à l’Autre […] il faut que cet Autre soit dans son désir complice […] de ce qui se passe devant lui et qui a valeur de rupture. » (p 493) Une rupture mais pas n’importe laquelle, « il est essentiel qu’elle soit le piège à désir. Elle est aperçue de l’Autre qui est une adresse, en tant qu’inaperçue. » (p 493) Car il n’existe pas d’exhibitionniste dans un cadre privé ou celui feutré de son domicile, car pour qu’il y ait plaisir, il faut que ça se passe  dans un lieu public. » (p 493) 

Ecoutez la conférence : " Hamlet empoisonné par son père" de Philippe Hellebois

Retrouvez l'enregistrement de la conférence de Philippe Hellebois, "Hamlet empoisonné par son père" qui a eu lieu à Lille, le Samedi 10 Mai 2014 :